En “Two Weeks in Antoher Town”, película de 1962, Vincente Minnelli nos cuenta el viaje de un actor en horas bajas para rehacer su carrera en Europa. Abandona el hospital en el que ha pasado tres años de vida para viajar a Roma y participar en un rodaje.
Los seis días de agosto en la Barcelona del arquitecto Pancho Ayguavives, 69 años, con su hijo Moïse, 43 años, parten de la misma necesidad de optimizar la relación paterno-filial escogiendo como escenario la ciudad en la que Pancho nació, creció, estudió, se casó y realizó sus primeros proyectos.
Más allá del viaje turístico, del objetivo de ahondar en la convivencia y de repetir itinerarios y anécdotas de juventud del arquitecto, la finalidad del viaje ha sido fortalecer vínculos a lo largo de seis días sustentados por visitas con un apenas perceptible barniz arquitectónico, paseos sin urgencia, mínimas anécdotas y una visión superficial pero eficaz y sobre todo relajada de la ciudad.
Para Pancho, padre de Moïse, se trató en todo momento de supeditar impulsos, gestos e ideas al ritmo emocional de su hijo.
Las necesidades del hijo condicionan las iniciativas del padre y éste halla a su vez nuevas formas de relación con un ser al que ha conocido mucho más durante estos seis días.
Se han compaginado señales y trazos de fácil comprensión.
Seleccionar escenarios apetecibles para un hijo desconocedor de la ciudad, un hijo con sus propios mecanismos mentales, sus propios valores.
El Tibidabo para ver la ciudad en su conjunto, el Nou Camp para comprender mejor al Barça , la Torre Agbar “proyectada por un francés”, la inevitable Sagrada Familia, el barrio gotico, el Born y el Fossar de les Moreres con una ligera explicación del padre sobre el independentismo, el bar “Tapeo” para conocer un buen cocinero de tapas, y algunas terrazas en lugares apetecibles.
Las horas matinales de playa en el chiringuito de Escribà, el corte de pelo deseado por el hijo en una peluquería paquistaní de Poblenou, larguísimos paseos nocturnos a pié, JJOO en la tele del tranquilo piso de Consell de Cent -prestado por el entrañable sobrino Pablo- una paella sabatina sin prisa con Pierre Roca –amigo de siempre- en el ya citado chiringuito y otros rodeos y miradas sin más objetivo que la mutua comprensión de las cosas y, sobre todo, de las reacciones de Moïse.
No estamos –lo habeis adivinado - ante una las habituales “lecciones de urbanismo al alcance de todos” propias de las visitas para arquitectos.
Estamos en un viaje de los que generan confianza y buenas sensaciones. El sencillo discurrir de un padre y su hijo en la ciudad que vio nacer al primero. Transmisión de afecto más que de datos, silencios compartidos más que largas enumeraciones de nombres.
Pancho Ayguavives ha invertido en ello no poca voluntad y buenas dosis de humildad. “Nada de lecciones, nada de imágenes concretas, nada que deba ser tenido en cuenta”
Tan solo paseos por calles aparentemente anónimas y un inesperado y espontáneo intercambio de cariño. De padre a hijo, por supuesto, pero también, y esta es la muy agradable sorpresa, ¡de hijo a padre!
De todo esto, del relato de esta no noticia, se desprenden mínimas pinceladas de materiales que andan escasos.
Un tipo que llegó a codearse con la élite del diseño y de la arquitectura mundial se emociona bebiendo un agua mineral con su hijo silente. El hijo se siente cómodo, no hay más que verlo, y eso es lo mejor del viaje.
Ha sido un placer compartir con vosotros paella y baño de masas en la Mar Bella, amigos.
À bientôt, Moïse.
Pierre Roca
SIX JOURS A BARCELONE, LA VILLE DES MERVEILLES.
A “Two Weeks in another town”, film de 1962, Vincente Minelli nous raconte le voyage d’un acteur pour refaire sa carrière en Europe. Il abandonne l’hôpital ou il a passé 3 ans de sa vie pour voyager à Rome et participer à un tournage.
Les six jours d’août dans la Barcelone de l’architecte Pancho Ayguavives, 69 ans, avec son fils Moïse, 43 ans, partent du même besoin d’optimiser les rapports père-fils choisissant comme espace de scène la ville où Pancho est né, où il a vécu, où il a fait ses études, où il a s'est marié et où ont vu le jour ses premiers projets.
Au delà du voyage touristique, de l’objectif d’approfondir dans les rapports père-fils et de répéter itinéraires et souvenirs de jeunesse de l’architecte, le but du voyage aura été renforcer les liens pendant six jours, placés sous l'égide de visites avec à peine un subtil vernis architectural, des promenades sans urgence et des points de vue volontairement superficiels et tranquilles -mais efficaces- de la ville.
Pour Pancho, père de Moïse, il s’agira en tout moment de soumettre impulsions, gestes et idées au rythme émotionnel de son fils.
Les besoins du fils conditionent ainsi les iniciatives du père et celui-ci trouve à son tour de nouvelles formes de relation avec un être qu’il aura connu bien plus pendant ces six tours.
Il s'est agi en tout moment de compatibiliser les signaux et les traces de facile compréhension.
Choisir des espaces appétissants pour quelqu'un qui ne connait pas la ville: un fils avec ses propres mécanismes mentaux, ses propres valeurs.
Le Tibidabo pour une vue d'ensemble de la ville, le Nou Camp pour mieux comprendre le Barça, la Tour Agbar “projectée par un français”, l’incontournable Sagrada Familia, le quartier gothique, le Born et le Fossar de les Moreres avec un léger commentaire du père sur l’indépendantisme, le bar “Tapeo” pour connaître un bon cuisinier de tapas et quelques terrasses choisies à l'hasard dans des coins agréables. Les matins de plage dans le cabanon “Escribà”, la coupe de cheveux souhaitée par Moïse dans l'échoppe d'un coiffeur pakistanais à Poble Nou, de trés longues marches à pied nocturnes, Jeux Olympiques à la télé de l'appartement tranquille de la rue Consell de Cent -prêté par l’incroyable neveu Pablo- une paella de samedi sans urgences avec Pierre Roca –l’ami de toujours- et bien d’autres tours et regards sans autre objectif qu’une complicité à propos des choses et –surtout- des réactions de Moïse.
On n’est pas –vous l’avez deviné- devant une des habituelles “leçons d’urbanisme pour tous” imparties pendant les visites des architectes à Barcelone.
On est dans un voyage privilégié, générateur de confiance et de bonnes vibrations. Le simple séjour d’un père et de son fils dans la ville qui vit naître le premier. Tendresse plutôt que données, silences partagéss plutôt que longues énumérations de noms.
Pancho Ayguavives a parié sur des doses de volonté et d’humilité. “Rien de leçons, rien d’images concretes, rien qu’il faille retenir".
Juste des promenades dans des rues anonymes et un inattendu et spontané échange de tendresse.
Du père vers le fils, évidemment, mais aussi, et c’est là l’agreable surprise ¡du fils vers le père!
De tout ceci, d'écrire cette “non nouvelle”, découlent de subtils coups de pinceau. De matériaux qui deviennent rares.
Un mec qui s'est côtoyé avec l’élite du design et de l’architecture mondiale ému pendant qu'il boit de l'eau minerale avec son fils Moïse. Le fils se sent bien das sa peau -il n’y a qu'à le voir- et là, entre les deux, est la vraie valeur de ce petit grand voyage.
J'ai eu du plaisir à partager avec vous deux la paella et le bain de foules dans la Mar Bella, mes amis.
A bientôt Moïse.
Moïse et Pancho au Camp Nou. |
...à côté de Santa Maria del Mar. |
Les pieds dans le sable au cabanon Escribà. |
Très bon repaas au "Tapeo"! |
Ayguavives au soleil de père en fils. |
Au stade du Barça. |
Au "Parc d'atraccions Tibidabo". |
Une petite bière au soleil. |
Le coiffeur Carita en personne! |
Le bigopohone à la plage. |
Moïse et la tour de communications de Barcelone. |
Pierre Roca