8.16.2010

Pancho Ayguavives





Le parcours personnel de l’architecte Pancho Ayguavives –Barcelone, 1946- est de la même intensité que son itinéraire professionnel.


La Catalogne, l’Andalousie, le monde arabe, Paris et maintenant Gaillac et le Midi s’y mêlent dans un désordre dont pas un méandre n’est gratuit et dont le mélange aux saveurs relevées se construit à coup d’expériences, du permanent apprentissage de la vie, du savant dosage de chaque idée acquise, de réflexion et surtout de travail.


Architecte depuis 1970 et marié la même année, sa carrière s’étale au début dans sa ville natale d’où il décolle pour assumer pendant neuf ans d’importantes responsabilités dans le projet de la “Ville Nouvelle de Saint Quentin en Yvelines”. La destination suivante est l’Arabie Saoudite, en qualité de responsable d’un vaste projet d’urbanisme à Riad.


Rentré à son bercail parisien en 1981, où il habite avec sa femme et ses quatre enfants, et déjà connu et reconnu par les vedettes du métier il aborde de nombreux projets, parfois associé à divers architectes et designers de renommée. Jean Nouvel –dont il a repris l’ancienne agence-, Oriol Bohigas, Oscar Tusquets, Philippe Starck, Dominique Perrault et d’autres. De cette période sont également les premiers concours d’architecture importants (lauréat notamment à Montpellier, à Nîmes, à Deauville…)


Divorcé et à la tête d’une agence avec une trentaine de collaborateurs, en 1986 il connaît la productrice Carol Solive qui le porte à découvrir en même temps la tauromachie et l’audiovisuel et à vivre des années en tourbillon, dévorant la vie à pleines dents.


En 1993 il décide s’installer de nouveau à Barcelone, en pleine crise post-olympique. Il réalise quelques projets mais finalement se ruine et connaît des années dures qui aboutissent à un infarctus durant l’année 2000.


Le temps de la réflexion venu il prend sa vie en main avec quelques leçons bien apprises et un capital-expérience plus que considérable.


Il rentre en France en 2003. Changement de style de vie avec un regard nouveau sur le monde et sur la profession, abordant chaque projet en profondeur sans le besoin incontournable d’expansion des années précédentes. Plus architecte, moins homme d’affaires.


En 2004 Pancho Ayguavives s’installe finalement à Gaillac (Tarn) en compagnie de l’artiste peintre Isabelle Maureau, voué à des projets de petite envergure qui lui permettent de peaufiner le détail et de retrouver finalement une qualité de vie et d’architecture qui en font un être terriblement humain et un excellent professionnel.


Le goût pour les gens, les idées, la tradition, et la recherche continuelle de nouvelles formes et de nouvelles solutions définit le personnage. Toujours passionné de savoir, de connaître, d’apprendre et de transmettre.


Personnalité riche et complexe, Pancho Ayguavives travaille en alliant avec brillance traits de génie et pragmatisme.


L’homme a vécu ci et là, l’architecte a laissé son empreinte tant dans l’urbanisme (grands projets pour les administrations publiques de plusieurs pays), comme dans l’architecture (projets d’habitat collectifs jusqu’a de modestes projets de pavillons )


J’apprécie son goût pour « la belle ouvrage », les nombreuses références esthétiques, culturelles et sociales, le souci pour le bien-être de ceux qui vivront ou travailleront dans les espaces qu’il conçoit, les rapports qu’entretiennent avec lui de nombreuses “stars” du métier et le respect, pas évident dans ce milieu, pour les contraintes économiques de chaque projet et le point de vue du client.


Sa capacité de brassage professionnel et social –de nos jours on pourrait appeler ça du “networking”- a contribué à l’introduction de quelques maîtres à penser de l’architecture française en Espagne, avec les importantes commandes qui en ont découlées.


Je tiens à souligner également son activité éditoriale (il est l’auteur de quelques biographies de collègues de renom et de la traduction de livres théoriques) ainsi que son passage par l’audiovisuel en tant qu’inspirateur de programmes et de documentaires où l’architecture est expliquée par ceux qui la font.


Malgré la densité, le coloris, la puissance et la cohérence de son parcours, l’architecte Pancho Ayguavives, un homme à la soixantaine avenante, maintient son activité avec le même brio qu’à ses débuts en 1970 à Barcelone.


Une attitude de force de la nature qui en dit long sur le personnage.







Pierre Roca




2 comentaris:

Atelier Mauleon ha dit...

Nous ne connaissons pas aussi bien l'architecte que nous connaissons l'homme. Peu importe, nous sommes fiers de le compter parmi nos amis. C'est un homme formidable! MJ & JC

Anònim ha dit...

ce monsieur semble avoir une certaine expérience...